le bêtisier des maires les plus dépensiers

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Un chantier, un mariage… Quelle que soit la circonstance, un maire se doit toujours d’être présentable. À la tête de la commune de Saint-Priest (Rhône), Gilles Gascon l’a parfaitement compris. Pour être impeccable, l’édile ne lésine pas. Entre octobre 2014 et décembre 2018, il a dépensé la bagatelle de 11.000 euros en vêtements et chaussures, rapporte Le Progrès. Des dépenses effectuées au titre des frais de représentation grâce à un budget voté en conseil municipal. Et l’élu, visiblement perfectionniste, a également fait payer le nettoyage de sa garde robe aux habitants. Une addition de 1.200 euros en quatre ans. Le prix à payer pour avoir un maire bien sapé.

En 2019 pour la Saint-Valentin, la ville de Paris voulait offrir une preuve d’amour aux Parisiens. En guise de cadeau, la municipalité a fait installer un coeur rouge passion à la porte de Clignancourt, au nord de la capitale. Perché en haut d’un mât de 9 mètres, il est l’oeuvre de l’artiste portugaise Joana Vasconcelos. Peut-être parce qu’il clignote la nuit, peut-être parce qu’il tourne sur lui-même, la mairie de Paris a dû faire un chèque de… 650.000 euros pour installer l’objet. Un sacré-coeur pour les contribuables parisiens ! Pas sûr pour autant qu’il fasse battre la chamade aux habitants de ce quartier en proie aux difficultés financières.

Présenter ses voeux à ses administrés… Voilà une tradition qui plaît particulièrement à la maire de Puteaux, Joëlle Ceccaldi-Raynaud. Pour le passage en 2019, l’élue n’a pas fait les choses à moitié ! Dans Le livre noir des gaspillages, Jean-Baptiste Léon (Contribuables Associés) raconte que l’édile a fait emballer 26.500 cartes de voeux dans des sacs en plastique. Pour cette douce attention aux Putéoliens, la ville a tout de même dû débourser 130.000 euros (4,90 euros l’unité). À ce prix-là, on espère que le texte inscrit sur la carte ne contenait aucune faute d’orthographe !

Pour fêter les 20 ans de son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco (1998), la ville de Carcassonne a souhaité faire preuve d’audace. Elle a choisi de confier à l’artiste suisse Felice Varini le soin de redécorer ses célèbres remparts. Peut-être que l’intitulé du projet, étrangement nommé “Cercles concentriques excentriques” aurait dû alerter les élus… Pendant cinq mois, la ville a donc vu ses remparts recouvertes… de cercles jaunes. Une oeuvre éphémère qui aura coûté à la municipalité (et à la région Occitanie) la somme rondelette de 250.000 euros. Si le projet a sans doute amusé les enfants carcassonnais, il a peut-être moins fait rire les parents…

Si le centre-ville d’Orléans est charmant, le pont Maréchal-Joffre qui surplombe la Loire n’inspire guère à la poésie. En 2018, à la belle saison, le maire de la ville Olivier Carré a choisi d’embellir l’ouvrage. Sur les 750 mètres de long, il a fait disposer des géraniums, des pétunias… Des fleurs qui ont permis à Orléans d’honorer comme il se doit son label de “ville fleurie”. Évidemment, tous les botanistes en herbe le savent : les fleurs sont un produit cher. Grâce à Jean-Baptiste Léon (Le livre noir des gaspillages), on apprend que la décoration florale du pont a nécessité un chèque de 110.000 euros. Les fleurs du mal pour les contribuables orléanais.

En 2016, la municipalité de Châteauneuf-d’Ille-et-Vilaine a installé le premier feu rouge alimenté à l’énergie solaire en Europe. Un feu relié à huit panneaux solaires ultra-modernes. Seul hic, à Châteauneuf, ville proche de Saint-Malo, le soleil se cache souvent en hiver. La suite est évidemment écrite… Avec de telles conditions atmosphériques, le feu rouge “ne fonctionne pas correctement en hiver”, explique Jean-Baptiste Léon (Le livre noir des gaspillages). Pas question pour autant d’arrêter les frais. Que faire quand le soleil vient à manquer ? Utiliser le vent pardi ! C’est ainsi qu’une petite éolienne est venue compléter l’installation pour produire l’électricité nécessaire… In fine, les panneaux solaires, l’éolienne et les raccordements afférents ont fait exploser la note : 90.680 euros. On se demande qui a donné le feu vert à une telle opération !

l’unique – piste de ski intérieure de France. Coût du chantier: 20 millions d’euros.Petite commune de 10.167 habitants, située à quelques kilomètres au nord de Metz, Amnéville s’attire une nouvelle fois les foudres de la Cour des comptes. Et plus particulièrement le «développement tous azimuts» de son pôle thermal et touristique. En décembre 2005, la commune a inauguré la première – et à ce jour encore l’unique – piste de ski intérieure de France. Un chantier qui lui a coûté au total pas moins de 20 millions d’euros hors taxes. Outre les travaux de construction, une extension de la piste de ski a été entreprise en 2008. D’une longueur de 620 mètres, sur 35 mètres de large, cette piste est accessible aux skieurs toute l’année.

Au 19e siècle, le Duc de Morny avait misé sur le chemin de fer pour faire de Deauville une station balnéaire prospère. Plus d’un siècle plus tard, la maire de Calais, Natacha Bouchart a parié sur… un dragon des mers pour sa commune, située sur la Côte d’Opale. L’engin de 15 mètres de haut et de 72 tonnes s’anime telle une bête vivante et déambule dans les rues de la ville. Il peut même prendre des passagers (9,50 euros la demi-heure de promenade). Aussi divertissant soit-il, le dragon, construit par l’association La Machine, n’est pas franchement donné. Inauguré en novembre 2019, il a coûté plus de 8 millions d’euros. C’est la ville qui a réglé la facture après avoir reçu une subvention de 100 millions d’euros de l’État, de la région des Hauts-de-France et du département du Pas-de-Calais. Près de 10% de la subvention a donc été consacré au dragon !

C’est le péché-mignon des édiles : avoir dans leur commune des équipements modernes. A Sauvian dans l’Hérault, Bernard Auriol voulait une médiathèque pour ses 5.200 habitants. Sur le papier, on se dit pourquoi pas. Mais une carte de la région nous apprend qu’il existe déjà une médiathèque à Sérignan, village situé à seulement trois kilomètres de là… D’autant que l’équipement a coûté 736.236 euros, une vraie somme. Désormais, les médiathèques sont comme les ronds-points, elles germent un peu partout sur le territoire.

À Bordeaux, tous les habitants le reconnaissent : l’ancien maire Alain Juppé (jusqu’au 7 mars 2019) a métamorphosé la ville. Ce qui n’empêche pas l’élu d’avoir parfois cédé à quelques folies artistiques. C’est ainsi qu’en 2018, la municipalité a fait installer une étrange soucoupe volante dans le quartier des bassins à flot. Une oeuvre de l’artiste anglaise Suzanne Treister. Jean-Baptiste Léon précise dans Le livre noir des gaspillages que la soucoupe s’est posée à Bordeaux pour la somme de 750.000 euros. Un véritable ovni pour le contribuable bordelais.

À Pérols, puisque les finances sont dans le rouge, la municipalité a choisi d’appliquer le vieux dicton romain : “panem et circenses” (du pain et des jeux, ndlr). Elle a fait construire une charmante aire de jeux pour les enfants. Ravie de son projet, la commune n’a guère fait attention au devis. À quoi bon ? En définitive, l’aire de jeux a coûté 200.000 euros. Le double du prix habituel pour un tel équipement, s’alarme le collectif “SOS Pérols”. La gestion des deniers publics n’est visiblement pas un jeu d’enfant dans cette commune de l’Hérault.

Orléans : 800 euros par jour pour fleurir un pont !

Le maire d’Orléans, Olivier Carré, ne cache pas son goût pour l’horticulture. Et comme toute passion se vit aux dépens de ceux qui en pâtissent, ce sont les contribuables orléanais qui ont sorti 110 000 euros de leur poche pour voir pousser des fleurs le long du Pont Maréchal-Joffre qui traverse la Loire.

Des pétunias aux géraniums, en passant par la sauge et l’orge, ce sont ainsi plus de 10 000 plantes de 90 cm qui habillent désormais la rambarde du pont sur 750 m.

 Orléans, la réalisation d’un rond-point fleuri à coûter 200 000 euros

Pour 2020,Editées à 26 000 exemplaires pour donc 78 000 piles, ces cartes coûtent 130 000 euros aux contribuables (5 euros l’unité), La maire de Puteaux, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, se défend en affirmant que la somme indiquée par l’opposition est la même que celle dépensée pour les vœux en 2019, et qu’elle trouve la carte « jolie »…

Ce n’est pas la première fois que Puteaux utilise des cartes de vœux à piles. C’était déjà le cas en 2018, et à l’époque, en plus du coût – environ 100 000 euros, 4 euros l’unité –,