
Perfusée par France Télévisions, la plate-forme de streaming pourrait officiellement trépasser cette semaine en laissant 85,6 millions de passif.
Surprise ! Des films français nombrilistes, les rediffusions de séries bien-pensantes ou de comédies franchouillardes des années 1970, et quelques « exclusivités » pour 7,99 euros par mois, n’ont pas permis à Salto de trouver un public et de souder son actionnariat.
Le rachat de droits audiovisuels, dont ceux de « Harry Potter », destiné à élargir le replay des chaînes françaises, n’a rien changé.
La plate-forme est passée du statut de centre de profit potentiel à celui de centre de coûts.
Lancée en 2020 (135 millions d’euros investis), Salto entendait rivaliser avec Netflix (17 milliards de dollars d’investissements en 2021).
Elle a fini par rassembler environ 800 000 abonnés, alors que Netflix en compte 223 millions.
Tard venue sur le marché concurrentiel de la vidéo à la demande sur abonnement (SVOD), la plate-forme est en mort clinique depuis l’échec de la fusion entre TF1 et M6, opération dont France TV, embarquée dans cette galère depuis l’origine, devait profiter pour se désengager.
En mars 2022, TF1 et M6 s’étaient engagés à racheter la participation de France TV si elles fusionnaient. L’État bloquant ce rapprochement, l’audiovisuel public n’a pas récupéré les 45 millions d’euros qu’il espérait tirer de cette opération pour boucler son budget 2023. C’est donc le contribuable qui a bouché le trou.
Ce n’est pas le seul ! Personne ne sait encore comment les 3 actionnaires de Salto (France Télévision, TF1 et M6) se répartiront l’ardoise de 85,6 millions d’euros de dettes (plus de 5 fois le chiffre d’affaires annuel) que laissera la plate-forme.