
La pièce la plus prestigieuse du palais a vu défiler des centaines de personnalités et chefs d’Etat et a été le théâtre de rencontres secrètes. Emmanuel Macron l’a particulièrement transformée depuis son accession à la présidence. Récit.
Une salle des fêtes vieille de presque cent cinquante ans, avec ses dorures, ses tapisseries du XVIIIe siècle, ses lustres en cristal de baccarat, une hauteur sous plafond de six mètres, située au cœur d’un palais symbole de l’Etat en majesté, ça se camoufle. Cachez ces ors que l’on ne saurait voir. Le 3 décembre 2020, Emmanuel Macron s’adresse solennellement à la nation pour rendre hommage à Valéry Giscard d’Estaing dans un décor blanc minimaliste sur lequel figurent les sigles de la République française. C’est une première pour une allocution retransmise à 20 heures sur toutes les chaînes, hors crise sanitaire. Le président se trouve à cet instant dans la salle des fêtes, dont la sobriété n’est pas la marque première. Le décor blanc sert à cela : tout cacher. L’Histoire est taquine, Emmanuel Macron salue Valéry Giscard d’Estaing non loin de là où, un soir de mai 1981, ce dernier prit congé de ses concitoyens avec son inoubliable « au revoir ».
Les charges de la Présidence se sont ainsi élevées à 125,5 millions d’euros au total en 2023, soit 8,3 millions de plus que sa dotation budgétaire et les bénéfices réalisés grâce notamment au lancement de la marque Elysée. « Ce résultat déficitaire a rendu nécessaire un prélèvement sur la trésorerie », note la Cour des comptes.